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Le cyclotourisme est une aventure solitaire pour certains, un plaisir de découverte et de liberté pour d’autres. Il offre l’occasion de s’évader, de profiter du grand air et de parcourir des paysages variés, parfois familiers, parfois inconnus. Mais cette liberté a aussi ses limites, et parfois, une simple sortie anodine peut basculer dans l’inattendu.

Ce récit en est un exemple frappant. Loin des longues randonnées bucoliques et des voyages au fil des routes paisibles, l’auteur nous livre ici une mésaventure marquante : celle d’un cyclotouriste pris à partie, agressé pour un simple mot, un simple geste.

À travers ce témoignage, il nous rappelle que même sur des itinéraires connus et maîtrisés, l’imprévu peut surgir à tout moment, bouleversant le sentiment de sécurité que l’on pense acquis. Une lecture qui invite à la réflexion sur les risques du voyage en solitaire et la nécessité de prudence, même dans les lieux les plus familiers.

L’avantage de rouler en groupe, c’est la sécurité. Imaginez ce qui se serait passé si aucun autre cycliste n’était passé par là pour intervenir et vous aider face à cette agression.

Le récit de la victime ci dessous…

 

Du danger de rouler seul.

J’ai longtemps eu l’habitude de partir seul à vélo, que ce soit pour quelques kilomètres dans la campagne environnante ou pour des voyages itinérants de plusieurs jours. J’appréciais ces moments de liberté où je pouvais à la fois me ressourcer, faire de l’exercice et pratiquer le cyclotourisme.

Ma femme, bien que jamais vraiment inquiète, se montrait toujours un peu réservée quant aux mauvaises rencontres que je pourrais faire. Elle restait cependant conciliante et ne s’opposait jamais à mes sorties en solitaire.

Cela faisait plusieurs semaines que je sortais seul, sur des parcours que je connaissais par cœur, empruntant des itinéraires sans surprise, et jamais je n’aurais imaginé vivre une telle situation….

Ce jour-là, alors que je rentrais sur Saint-Avertin en empruntant la piste cyclable du Cher, je suis passé par la Gloriette, puis le centre commercial de l’Heure Tranquille avant de me diriger vers le lac de la Bergeonnerie.

C’est là que je suis tombé sur un individu arrêté en plein milieu de la piste. Téléphonant d’une main tout en tenant sa trottinette de l’autre, il bloquait le passage. Ne pouvant passer sans difficulté, je lui ai signalé qu’il gênait le passage.

Sa réaction fut d’une violence inouïe, ponctuée d’insultes fleuries. Il m’insulta et me menaça. Surpris mais désireux d’éviter tout conflit, Je parvins néanmoins à le dépasser et à poursuivre ma route vers le lac.

Peu après, alors que je sortais du petit tunnel donnant sur le parking relais, je m’aperçus que cet homme me suivait en trottinette. N’ayant pas conscience d’avoir été particulièrement désagréable avec lui, je continuais à pédaler tranquillement.

Arrivé à ma hauteur, il me poussa violemment et me fit tomber en m’arrosant des mots précédents. Heureusement, j’atterris sur un parterre et non sur la chaussée.

Visiblement furieux, il se mit à m’insulter de nouveau. Je constatai que son vocabulaire se limitait à quelques mots orduriers. Je ne pus m’empêcher de sourire, ce qui eut pour effet de le rendre encore plus furieux. En réponse, il me donna alors un violent coup de poing à l’oreille gauche.

Je réalisai que je n’étais pas de taille face à ce colosse en furie d’une trentaine ou quarantaine d’années. Je pensai qu’il aurait pu me rouer de coups s’il en avait eu le temps et que la situation aurait pu empirer.

Heureusement, un couple de cyclistes, qui faisait le trajet de la Loire à vélo jusqu’à Saumur, arriva à ce moment-là et a interrompu mon agresseur. Après un bref échange verbal, toujours aussi fleuri, mon tortionnaire décida d’aller voir plus loin.

Les pompiers, appelés par le cycliste d’Amboise, arrivèrent peu de temps après. Je rentrai chez moi, en traversant Les Fontaines, espérant ne pas recroiser cet individu pur produit des cités.

Je vous laisse imaginer la réaction de mon épouse en me voyant arriver avec l’oreille en sang et au récit de ce joyeux intermède.

Depuis cet incident, j’ai considérablement réduit mes sorties à vélo en solitaire. J’ai promis à ma femme d’éviter tout geste ou parole susceptible d’indisposer et pouvant susciter une réaction agressive chez un quelconque individu.

Et très vite, je me suis également équipé du programme « LiveTrack » du logiciel Openrunner, qui permet à ma femme de suivre mes déplacements en temps réel.


Cet article met en lumière l’importance de la prudence et de la vigilance lorsqu’on pratique le cyclotourisme en solitaire. L’expérience vécue par l’auteur rappelle que des imprévus peuvent survenir, même sur des parcours bien connus et maîtrisés. Toutefois, cet incident a aussi mis en avant la solidarité entre cyclos, avec l’intervention opportune du couple qui a permis d’éviter une aggravation de la situation.

Préférer une sotie en groupe dans la mesure du possible.

L’histoire souligne également l’utilité des nouvelles technologies, telles que les programmes « LiveTrack », stava et autre qui permettent un suivi en temps réel et rassure les proches des cyclistes solitaires. Cette mésaventure a ainsi été l’occasion d’adopter des mesures de sécurité supplémentaires tout en continuant à pratiquer une passion.

Image IA Dalle

Texte : Joseph POIRIER

Récit : un cyclo de l’Indre-et-Loire

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