Dans cet article issue de la revue, Daniel Jacob, Instructeur fédéral à la Fédération française de cyclotourisme faisait un parallèle entre les hommes et les femmes sur une bicyclette. Au final, c’est la tête plus que les jambes qui font aller loin… Et c’est sans doute à ce niveau que nous remarquons quelques spécificités féminines qui sont autant d’atouts pour la gestion de longs périples.
Encore une question d’hormones (œstrogènes, testostérone) mais aussi de neurotransmetteurs (qui facilitent ou retardent la transmission de l’influx nerveux de neurone en neurone) ; toute variation des taux de dopamine, sérotonine et autre acétylcholine vont conditionner le plaisir, l’appétit ou l’humeur. Pour ce qui concerne l’influence hormonale : moins de testostérone, c’est moins d’esprit de compétition. Pour un long périple cet état d’esprit « masculin » serait plutôt un réel handicap. Autrement dit, la logique d’une femme va plus l’inciter à se centrer sur elle-même, à plus écouter ses sensations qu’à chercher à se mesurer à sa voisine ; elle la laissera monter la côte un peu plus vite, sans en prendre ombrage. De plus, il y a fort à parier que la voisine en question l’attendra en haut de la côte pour faire équipe à nouveau et l’encourager.
Moins de testostérone, c’est également moins de certitudes, de confiance en soi, du moins au départ avant que les endorphines ne viennent positiver les perceptions. Là encore, c’est un état d’esprit favorable à la juste appréciation de l’effort à venir. Ainsi, le comportement féminin sera plus prudent au départ et d’un pronostic favorable à la réussite de longs parcours en toute sécurité. Il est remarquable qu’un public féminin sera bien plus respectueux d’un plan de route prudent. D’autre part, une femme, plus à l’écoute de ses sensations, saura lever le pied à temps.
Un dernier point concerne la motivation : les femmes de plus de 50 ans ne font pas de vélo par hasard. Cette pratique est longtemps restée une affaire d’hommes. Dans une vie déjà bien remplie, la femme doit dégager du temps, sous un regard masculin amusé avec parfois teinté d’un poil de machisme. Elle n’en est que plus déterminée dans la réalisation de ses objectifs sportifs.
Bien entendu, toute cette typologie correspond à des caractéristiques statistiques et chaque femme, en fonction de ses données personnelles, collera plus ou moins au profil. En chacun, homme ou femme, circulent œstrogènes et testostérones dans des pourcentages variables d’un individu à l’autre. Le débat sur le genre est inépuisable.
Et maintenant, si nous allions sur toutes à vélo ?
Pour celles qui partiront de loin et pour les autres, il faut se préparer sérieusement et sans trêve hivernale. Il est important de distinguer la période d’entraînement de l’évènement lui-même. À savoir : la préparation à un long périple ne doit pas se résumer à une succession de répétitions de l’épreuve ; en commençant « petit » et en allongeant progressivement les distances. Une toute autre logique est préférable : La préparation à de longues distances doit plutôt être considérée comme le travail spécifique de différents éléments d’un puzzle à reconstituer au dernier moment. Les différents éléments sont autant de capacités, de ressources relativement indépendantes, à développer séparément. L’amélioration de ces ressources contribuera à renforcer notre capital santé.
L’endurance n’étant que la capacité à « faire durer » un certain pourcentage de la puissance, priorité à la puissance ! La qualité musculaire et tendineuse est une base incontournable. Des exercices de coordinations, seront à placer lors des sorties longues à allure modérée. Pour celles qui le peuvent, mettez-vous, remettez-vous au saut à la corde. Et oui ! 5 à 10 minutes, plusieurs fois par semaine, seraient un bon complément pour améliorer les qualités musculo-tendineuses.