L’automne a ce charme unique que les poètes comme Prévert savaient si bien décrire : les feuilles qui tourbillonnent, les couleurs chaudes, l’air plus frais et les sentiers qui sentent la mousse et la terre humide. C’est une saison qui invite à la balade, à la contemplation, à redécouvrir les routes et les forêts autrement.
Mais derrière cette ambiance feutrée et mélancolique se cachent aussi de nouveaux dangers pour les cyclistes, amplifiés par le changement d’heure, qui marque le passage brutal à des journées plus courtes et à une visibilité réduite.
La baisse de la luminosité : un risque souvent sous-estimé
Avec le passage à l’heure d’hiver, la nuit tombe une heure plus tôt. Ce simple décalage bouleverse les habitudes de nombreux cyclistes, notamment ceux qui rentrent du travail ou de leur sortie sportive en fin de journée.
La pénombre s’installe rapidement, et la visibilité devient insuffisante, aussi bien pour les cyclistes que pour les automobilistes. Les contrastes sont atténués, les couleurs de l’automne – pourtant magnifiques – peuvent se fondre dans l’obscurité, rendant les cyclistes moins repérables sur la route.
Les bons réflexes :
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S’équiper de feux avant et arrière puissants, clignotants si possible.
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Porter un gilet réfléchissant ou des vêtements à bandes rétroréfléchissantes.
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Privilégier des casques et sacoches avec éléments fluorescents.
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Adapter son itinéraire : éviter les routes peu éclairées, privilégier les pistes cyclables et les chemins connus.
Feuilles mortes, humidité et chaussées glissantes : la beauté qui peut faire chuter
Sous leurs allures poétiques, les feuilles mortes sont souvent le premier piège de l’automne. En se déposant sur la chaussée, parfois mêlées à la pluie, elles forment une pellicule glissante comparable à du verglas.
Les bordures de trottoir, passages piétons, pavés ou routes forestières deviennent alors de véritables patinoires pour les cyclistes.
Les bons réflexes :
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Réduire sa vitesse dans les zones couvertes de feuilles ou humides.
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Éviter les freinages brusques et les virages serrés.
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Vérifier régulièrement l’état des pneus et opter pour un profil plus accrocheur à cette saison.
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Nettoyer fréquemment les freins, car la boue et l’humidité peuvent en réduire l’efficacité.
Brouillard et pluie fine : la double peine de la visibilité
L’automne apporte aussi son lot de brouillards matinaux et de pluies intermittentes. Ces conditions météorologiques altèrent à la fois la visibilité et la perception des distances.
Un automobiliste aperçoit un cycliste bien plus tard qu’en été, tandis que le cycliste lui-même voit moins bien les obstacles ou irrégularités de la route.
Les bons réflexes :
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Utiliser des éclairages continus, même en plein jour, pour être mieux repéré.
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Porter des lunettes transparentes ou jaunes pour améliorer la vision dans le brouillard.
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S’assurer d’être visible à 360° : éclairage avant, arrière et latéral.
Fatigue et manque de vigilance : les effets du changement d’heure
Le passage à l’heure d’hiver a aussi un impact physiologique. Il perturbe notre horloge biologique, provoquant fatigue, baisse de vigilance et légère désorientation pendant plusieurs jours.
Sur un vélo, cette baisse d’attention peut être dangereuse : on réagit plus lentement, on anticipe moins bien, on surestime parfois sa visibilité.
Les bons réflexes :
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Éviter les longues sorties juste après le changement d’heure.
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Préférer les sorties en groupe, où la vigilance collective renforce la sécurité.
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Bien s’hydrater, s’alimenter, et rester attentif à son ressenti physique.
Rouler en sécurité, ensemble
Comme le rappelle la Fédération française de cyclotourisme, rouler à plusieurs permet de conjuguer plaisir et sécurité. En automne, c’est aussi un moyen d’être plus visible et de pouvoir compter sur les autres en cas de problème mécanique ou de chute.
Les clubs proposent souvent des sorties adaptées à cette saison, encadrées par des bénévoles expérimentés, avec des horaires ajustés à la luminosité.
L’automne à vélo, oui, mais pas sans prudence
L’automne reste une période magique pour le cyclotourisme, entre couleurs éclatantes et douceur des chemins boisés. Mais avec le changement d’heure et les conditions plus piégeuses, la vigilance doit être redoublée.
Un bon éclairage, un équipement visible, une allure adaptée et une attention constante sont les meilleurs alliés pour que cette « mélodie de Prévert » ne tourne pas à la fausse note.
Article Joseph POIRIER – Article écrit suite au changement d’heure et également à l’article de CycloMag : À vélo, l’automne se chante comme une mélodie de Prévert
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